Voici la version G o o g l e de la page mise en cache de http://www.forets-magazine.com/expeditions/denivor/semaine2.htm extraite le 12 août 2005 04:36:15 GMT.

Denivor' Air - Grande traversée des Alpes

3 HOMMES, 3 MOIS, 3 GLISSES et un chien POUR UNE TRAVERSEE DES ALPES
AU JOUR LE JOUR : DEUXIEME SEMAINE

Semaine 3

Lundi 9 février  : ARNOLDSTEIN (578 m) – OBERVILLACH (700 m) en vélo (90 km, 250 m de dénivelé positif, 100 m de dénivelé négatif)
A Villach nous trouvons à louer de jolis vélos de type hollandais bien lourds avec garde-boue, dynamos, sonnettes et tout et tout. Nous les ramenons à Arnolstein, et c'est parti. Les 15 premiers kilomètres de descente pour revenir à Villach (500 m) s'avalent rapidement, avant d'entamer la vallée qui mène à Spital puis Obervillach. Vent de face glacé tout du long, c'est l'os. Rapidement nous nous organisons, et comme les pros de chez Festina, nous prenons chacun nos relais, dopés tous les 10 km à la barre de céréales. La route est jalonnée de petits panneaux bleus tous les kilomètres ; à chacun d'entre eux, ça tourne ! Nous avons chacun du nous dire « vivement que ce ne soit plus mon tour » ! Côté logistique, Pierre et Rémy s'occupent de tout : collation en route et repérage pour la nuit. Qu'est-ce que nous aurions fait sans eux ?!?
DAV

Mardi 10 février  : OBERVILLACH (700 m) – INNERFRAGANT (1 253 m) à pied (15 km, 600 m de dénivelé positif)
Avant toute chose, il nous faut ramener les vélos loués à Villach et prendre des infos nivologie - météo pour l'étape Mallnitz – Heiligenblut. Nous faisons donc deux équipes : Seb et Rémy se tapent un aller-retour à Villach pendant que le reste de la troupe monte à Mallnitz pour se rendre au bureau des guides… qui n'existe pas ! Lorsque nous expliquons nos projets de ski de randonnée à l'Office du Tourisme, la responsable nous répond effrayée : « Trop dangereux, il ne faut pas y aller ». Nous avons pensé à toi, Maman… Cependant les conditions sont mauvaises, l'itinéraire que nous envisageons emprunte des pentes probablement avalancheuses, pas question d'y aller tête baissée. Nous nous rabattons sur un itinéraire plus sûr, en rejoignant le domaine skiable de Molltaler Gletscher. L'étape du jour sera donc une étape de transition pour rejoindre le départ du funiculaire. Après l'étape Tour de France cycliste , c'est trekking on the road  : 15 km pour 600 mètres de dénivelée, mais tout sur la route. Je m'en fous, le camion transbahute les sacs ! Du coup nous partons en collant avec une paire de bâtons, tennis et Gore Tex. Il fait grand beau, contrairement aux prévisions météo ; nous perdons une journée en montagne, mais qu'importe, nous avançons. La vallée est sombre et encaissée. Innerfragant est un endroit glauque, peut-être à cause des grands parkings et du béton du funiculaire, ce dernier permettant aux skieurs d'accéder aux pistes de 2 200 m à 3 100 m d'altitude. Nous nous installons sur le parking. Nous croisons Peter – nous apprendrons plus tard qu'il est le directeur de la station – qui nous promet des infos pour demain et nous offre déjà une bouteille d'un schnaps à réveiller les morts ! Nous n'avons guère envie de nous saouler, mais ne tardons pas à nous coucher : Bood's et Seb dans le camion, Pierre dans la Corsa, Remy et moi par terre dans un parking couvert où nous pouvons nous étaler (plus qu'à 5 dans le C25 !).
DAV & SEB

Mercredi 11 février  : INNERFRAGANT (1 253 m) – RESTAURANT D'ALTITUDE SOUS LE SCHARECK (2 800 m) à ski (15 km, 1 550 m de dénivelé positif)
Il a neigé 5 cm cette nuit.
Par hasard, nous demandons à Peter des infos sur les refuges du coin. Il comprend vite notre situation (« fauchés ») et embrasse notre cause : il nous refile une masse d'infos et nous propose de l'aide sans hésitation en nous offrant le gîte et le couvert dans leur refuge d'altitude, ainsi que des forfaits que seuls Pierre et Rémy acceptent.
Nous 3 montons par la route puis par les pistes : 1 500 m de dénivelé, 15 km, avec un temps de chien et un vent de face à décorner les bœufs. Bonne bavante ! Nous écopons du jour blanc, des congères et des plaques de glace dans un contexte de no man's land avalancheux…
Nous bénissons le directeur de la station lorsque nous découvrons qu'il nous a trouvé une grande chambre avec couettes douillettes et douches chaudes. Ainsi que repas et bières, de quoi se remettre.
DAV & SEB

Jeudi 12 février  : RESTAURANT D'ALTITUDE SOUS LE SCHARECK (2 800 m). Tempête. Bloqués au refuge.
C'est une météo pourrie qui s'annonce au réveil, nous décidons d'attendre. Vu que l'endroit est tout confort, ça ne nous gêne pas plus que ça. Nous partageons le lieu avec 2 classes de neige allemandes, qui comme nous tournent en rond aujourd'hui car la station est fermée (il souffle un vent à décorner les bœufs). Pour occuper toute cette jeunesse, nous proposons de présenter notre projet et notre matériel à tous les élèves motivés : nous tiendrons une heure avec leurs enseignants pour traduire ; c'est bien sympa et cela permet d'être intégrés dans cette petite communauté bloquée par la neige.
SEB

Vendredi 13 février  : RESTAURANT D'ALTITUDE SOUS LE SCHARECK (2 800 m) – SCHARECK (3 122 m) – RESTAURANT D'ALTITUDE SOUS LE SCHARECK (2 800 m) à ski (320 m de dénivelé positif, autant de négatif)
Et après la tempête… la tempête, pour une troisième journée, encore pire qu'hier : vent violent et visibilité nulle. Pierre, Rémy et Dav sortent malgré tout skier : 300 m de dénivelé pour atteindre le sommet du Schareck à 3 100 m et des quilles. Et le bilan est : énormes accumulations de neige instable et très mauvaise visibilité (ils ont failli perdre Stup !).
L'après-midi, nous faisons de l'Internet (borne gratuite) et une petite recherche d'Arva dans la tourmente. Ce soir il va falloir que prenions une décision pour la suite. C'est difficile de rester ici sachant qu'on nous y offre la nuitée. Je pense que nous trancherons demain au réveil. Wait and seee !!!
SEB

Samedi 14 février  : Bergrestaurant Eisee à Mölltaler Gletscher(2 800 m) – Chalet à l'alpage SCHRVAIGER (1800m) à ski (-1550m +700m)
Ce matin le beau est revenu, mais le vent est toujours aussi fort. Nous décidons de redescendre au camion pour emprunter un itinéraire de secours. Celui prévu initialement est bien trop craignos et plaqué à mort !
Vers 11h nous prenons le sentier qui mène à un grand vallon où les conditions semblent un peu plus sûres (il a plu sur la neige, ce qui a stabilisé le manteau neigeux). Le sentier est bien agréable. Il fait grand beau.
SEB

Dimanche 15 février  : Chalet à l'alpage SCHRVAIGER (1800m) – HEILLIGENBLUT (1288m) à ski et à pied (+1450 –1850m)
Après une nuit passée sur la terrasse d'un chalet d'alpage, nous reprenons la direction du premier col qui mène à Heiligenblut. Grand beau encore, mais le vent reste violent. 500, 600 m de descente sur du cartonné, puis une belle face bien croûtée : les skieurs font moins les malins, pour moi ça passe comme papa dans maman !
Remontée ensuite sur le dernier col et descente dans une neige un peu moins pire. Nous terminons à pied sur une piste forestière. Une fois en bas, il nous reste 10 km à faire sur la route en bitume pour rejoindre Heiligenblut, soit 2h de marche. Nous terminons la soirée à la pizzeria pour remercier Pierrot et Rémi de leur appui logistique.